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The power of love


Jean-Louis et Barbara

# RESILIENCE #FORCE #COMBAT #AMOUR #REVES # ONAQUNEVIE


Jean-Louis, ex-meneur de bandes aujourd'hui assisté


Il y a des gens que l’on a perdus de vue, certains que l’on a écartés et d’autres, fauchés en pleine vie, dont on voudrait prolonger le souvenir. Jean-Louis Halary m’incite à retourner vers le passé. À chaque fois que je le vois, j’avoue rechercher inconsciemment à retrouver celui de mai 2008 : le BG, beau gosse, excellent joueur de tennis, papa poule, marié à la belle et énergique Barbara. Il est alors « successful entrepreneur » avec Yannick Noah en gestion de patrimoine pendant qu'elle créé son agence d’hôtesses Trinity en 2005.


Jean-Louis et Barbara forment un tourbillon d’énergie autour de leur guirlande familiale âgée à l’époque de 2 à 13 ans. Leurs réussites et leurs projets donnent envie. « Tout va tellement bien, ce n’est pas possible, il va nous arriver quelque chose » me glisse Barbara, quelques mois avant l’accident.

Un cataclysme va changer une vie, et par ricochets, chacune de son cercle. Un accident pour une bêtise en scooter, suivi d’une erreur médicale, vont plonger Jean-Louis dans le coma. Trois semaines de mort cérébrale. Tout s’arrête pour ses proches, où l’improbable anéantit Barbara et sa famille. Elle relève la tête car elle doit gérer la situation. Elle refuse trois fois que son mari soit « débranché. »


Depuis son réveil, un combat quotidien de rééducation puis d’insertion s’engage. Aujourd’hui, Jean-Louis vit avec un voile noir qui lui a retiré la vue, la mémoire immédiate, la notion de l’espace du temps et la satiété. S’il a retrouvé l’usage de la marche et une activité physique à sa mesure, grâce à la pugnacité de son épouse, il a changé physiquement, mentalement, émotionnellement.

Il est compliqué de ne plus arrêter son regard, de parler de choses légères, de l’entendre « hors sujet » ou siffler quand son cerveau le fait passer à autre chose. Il y a des instants de complicité où il est avec nous, puis il s’échappe pour revenir comme s’il était dans son ancienne vie. Jean-Louis est capable de danser le rock sur une musique d’autrefois ! Conscience du moment, ou appel à sa mémoire du passé ?

Jean-Louis est enfermé dans un état dont il sort par à-coups. Si quelque chose est cassé en lui, il a pourtant fait un chemin impensable pour les médecins.


Barbara est son tuteur, si elle tombe, il tombe.


« Barbie » s’est battue pour le récupérer à la maison avec sa trachéotomie, lui réapprendre à manger, à marcher, à rire, à ne pas s’étouffer, à embrasser.

Elle n’a pas eu le choix, déterminée à porter la famille.

Elle est solaire. Un cocktail d’énergie et de volonté a fait d’elle un concentré d’amoureuse, de maman d’exception, d'entrepreneuse, d’infirmière, marathonienne et traileuse. Elle s’équilibre en pratiquant le yoga depuis des années. Tenir, compenser, s’ancrer, relâcher pour mieux combattre.



Le « ici et maintenant » prend toute sa signification quand elle mesure les progrès, les moments magiques, les bons mots de Jean-Louis. Elle a permis à son homme de survivre, en alimentant ses rêves. Elle lui a offert une seconde vie d’amour.

« Barbara » sera toujours là. L’émotion la serre souvent. Ses yeux s’embuent quand elle voit un de ses fils reproduire les mêmes gestes, le même tempérament sur un cours de tennis. La peine l’étreint car elle aurait aimé que Jean-Louis voie ses enfants grandir. Elle se ravise, il est là, vivant, ressentant par bribes la vie autour de lui. Chaque pas est une lueur d’espoir, un sourire gagné.

Sa force mentale fait tenir Barbara pour accompagner ses enfants, mener sa carrière professionnelle, continuer ses projets... La famille est aidée par deux auxiliaires de vies formidables. Après l’accident, Barbie alimente un blog pour la chaîne de famille et d’amis sous le choc. Elle se bat, écrit un livre par besoin, pour se libérer : la « course de la mouette » aux éditions La Martinière, dans lequel elle explique, raconte, se raconte.


Elle embarque sa joyeuse bande d’amis dans des projets sportifs pour se dépasser et aider, à travers l’association française des traumatisés crâniens. (UNAFTC)

L’exemplarité me vient spontanément pour la décrire, car elle n’a pas d’autre cap que de continuer à faire sourire sa famille.

De l’adaptation à la stimulation

J’aborde souvent le thème de la force de l’adaptation. La puissance est autre. Il s’agit de stimulation.

Jean-Louis a été sauvé grâce à la présence et l’assiduité de ses proches. Il est entouré tous les jours, stimulé depuis dix ans par de la musique, des paroles, des parfums, des caresses, de la tendresse...

Barbara creuse, cherche, écoute, s’informe de toutes les méthodes, ou disciplines médicales et paramédicales, susceptibles de faire revenir davantage son amoureux. Jean-Louis a beaucoup progressé récemment. Ronan, kinésithérapeute, est entré dans la vie de la famille. Avec naturel et une présence soutenue, il apporte – au-delà des soins – sa gaité, du temps pour rire, se promener ou cuisiner dans la complicité.



Quand on la questionne dix ans plus tard sur son choix, elle cite spontanément la phrase de Socrate « le bonheur est une vie sans regrets. »

C’est le soir, quand la maison s’endort que Jean-Louis s’exprime tendrement. « Sans toi, je ne serai jamais revenu », « Je t’aime ». Elle vit pour ces moments suspendus, ou le fil les relie, quel que soit le reste de leur réalité.

Un amour jamais éteint.

Un amour inconditionnel lie cette famille. Il y a tant à dire, tant de sujets, de postures, d’interprétations autour de cette famille et des cinq enfants, tous admirables dans l’adversité. Tête haute et loin des préjugés, car la bataille est dans l’espoir et dans la vie. Barbara a participer à l’adaptation libre de leur histoire pour le cinéma : Chambouletout, sortie en 2019.

Peu importe, Barbara est intouchable, son récit n’est pas une fiction, c’est d’abord une leçon de vie...Elle ne nous donne aucune leçon, elle nous dit « profitons de la vie. »


By Sandra Blanc Mesnel, Dreamaker www.agencedesreves.com

ET VOUS quel est votre RÊVE ?

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