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À mon fils, Ma force, Mon guide


*Les textes en italique sont empruntés de l’interview, et de son récit autobiographique

« Loin du ciel », adapté pour le théâtre.

ENFANT, JE RÊVAIS D’ÊTRE QUELQU’UN D’AUTRE,


« J’ai dû travailler beaucoup pour accepter d’être la personne que je suis sans pour autant me résigner à n’être qu’une victime.

A 40 ans, j’ai trouvé la force de basculer, en transformant mon handicap en force. J’ai alors décidé de ma vie. »


Josette ose et le raconte, convaincue que son témoignage peut aider à faire évoluer les mentalités par rapport à la différence.

C’est l’histoire d’une petite fille devenue adolescente, puis femme dans un corps « trop petit ». Trop petit au regard de qui ?


Josette Kalifa parle d’elle avec humour : « J’ai la tête en l’air, car je passe ma vie la tête en l’air », bien obligée parce que si je regarde droit devant moi, je vois des derrières, des postérieures, des culs. Les culs sont comme des têtes, y’en a pas deux qui se ressemblent… »

Elle raconte des moments drôles : « ce petit garçon qui me chuchote à l’oreille : c’est qui la fée qui t’a rétrécie ?... » Et plus terribles : lors d’un entretien d’embauche : « C’est pourquoi ? J’avais pourtant précisé excellente présentation pas une naine... »


La fillette est née fragile, avec une carence en hormone de croissance. Elle grandit en France dans un milieu populaire, entre son père d’Alger, et sa maman de Tunis. Elle est très complexée par sa petite taille ; sa mère l’a surprotégée, étouffée et n’a jamais compris ses colères. Elle ne lui a jamais non plus donné de réponses. Pour elle, elle était « normale » et rien ne s’opposerait à ce qu’elle accomplisse son destin : se marier, avoir des enfants, comme ses deux sœurs, elle va construire sa vie sur l’évidence de ne pas reproduire le schéma de sa propre mère.


« Je suis refoulée à l’entrée de l’Ecole Normale pour être institutrice : trop petite. Je serai secrétaire ». Elle aurait dû suivre le chemin tracé avec promotion, vie matérielle sans danger apparent … Une vie sans histoire. « Seulement je ne veux pas d’une vie comme ma mère et surtout je ne veux pas d’un enfant nain. »

MON FILS, MA LIGNE DE VIE MATHEW


Josette ne veut ni se marier, ni avoir d’enfant. Pour échapper à un amoureux, qui veut l’épouser, et qui « plait à toute la famille », elle écoute son intuition, fuit aux Etats-Unis, loin du milieu familial et de ses traditions.

Elle rencontre « son prince charmant », un beau et grand jeune homme à la crinière rousse bouclée. Mais les contes de fées ne durent pas. Mathew arrive sans crier gare. Elle n’est pas prête. Jimmy l’a quittée, son carrosse s’est transformé en citrouille. Elle est seule et démunie.


A 7ans, Mathew refuse l’école et l’autorité. Elle réalise ce qu’il lui faut réparer en elle. Mathew est sur la mauvaise pente, livré à lui même. Elle ne veut pas le confier à sa mère : « l’étau d’amour de ma mère n’aurait fait que nous broyer tous les deux ».

La solution viendra d’une famille d’accueil hollandaise, qui élève déjà le demi-frère américain de Mathew. Elle lui propose d’offrir le cadre de vie qui manque à son fils avec ses règles et ses rythmes calés. Un père et une mère adoptifs magnifiques dans leur mission et leur compréhension de la situation d’urgence, ils ne jugent pas.


Josette à Mathew : « Je te promets que pour le temps où tu seras loin de moi, je l’utiliserai à me reconstruire pour toi ».

Tous les mois, elle va le voir en Hollande, et le « mesure » à chaque visite.

La seule grande colère du père adoptif envers Mathew, c’est quand le garçon se dit abandonné. Il lui répète : « C’est la force incroyable d’une mère pour sauver son fils. Et ça c’est de l’Amour ».


30 ans, et 1m73 plus tard, Mathew vit toujours en Hollande, il n’a jamais appris le français à sa fille. Josette comprend sa blessure.

Il y a eu des murs entre eux, des moments de doute, de tension, d’exclusion parfois, sans qu’elle renonce.

Après de longs mois silencieux, il y a quelques années, Josette au téléphone :

« Est-ce que le mot Maman a du sens pour toi ? »

Blanc. Josette reçoit le plus beau SMS de sa vie : « Maman je t’aime ».

Le mur est tombé. Depuis elle est ré-accueillie, baragouine le néerlandais, et a posé sa valise : « Je suis adulte, j’ai un enfant adulte. »


MA PLUS GRANDE VICTOIRE EST D’AVOIR RÉUSSI A M’EXTIRPER D’UN DESTIN TOUT TRACÉ

Raconter qui elle est devenue, peindre les personnages qui jalonnent son histoire, et ses rencontres inespérées. Pour Josette, l’écriture a été une catharsis, elle lui a permis de tout dire, et surtout d’exprimer aujourd’hui qu’elle a réussi sa vie. Elle prépare alors la mise en scène du spectacle parlé et chanté.

« Aborder des sujets universels au-delà de « ma monstruosité », la maternité, l’éducation, les choix de vie, le regard de l’autre, la norme, l’espoir et l’amour. Plus je me libérais moi, plus je sentais que Mathew se renforçait. »

Après une première lecture du spectacle, Mathew m’offre : « Bravo maman, tu as fait de ma vie une très belle histoire ».



« J’ai découvert qu’avec la voix, je ne suis plus naine, je grandis ». Blanca Li, la chorégraphe dit de Josette : « elle a le don de toucher en chacun de nous quelque chose qui remue l’âme ».

« Ecouter, ressentir la vie qui circule, ma vision de moi-même change, mon regard s’ouvre sur le monde. Cette voix que je découvre, tout ceci, c’est la vie, ma vie, je suis chanteuse !

Aujourd’hui, quand je chante, les cœurs s’ouvrent, parfois les larmes coulent aussi ou restent accrochées au bord des yeux. Et les gens me disent merci.

Elle se sent chanceuse et privilégiée car son chemin lui a fait rencontrer les bonnes personnes au bon moment. Ma différence, c’est ce qui me distingue. J’ai trouvé ma place, le sens de ma vie. »



MON MESSAGE

Aider à la prise de conscience que l’obstacle est souvent l’outil donné pour notre accomplissement personnel. Permettre à chacun de trouver le moyen de mettre en œuvre dans sa vie ce qui fera de lui une personne unique. Depuis 25ans, je créé des spectacles et j’anime des ateliers « Corps et voix » tous publics (enseignants, cadres en entreprises, détenus, parents) d’autres sur la discrimination auprès d’enfants ou de personnel de la petite enfance.



Je me suis longtemps sentie isolée de part ma personnalité, mon parcours, le fait que je ne sois ni auteur, ni Carla Bruni… Avec l’écriture, mes deux lignes de fuite se sont rejointes. J’ai trouvé ma place, d’auteur, interprète, de mère en accord avec l’espace-temps dans lequel je vis.


MES RÊVES

Vivre pleinement mon métier d’artiste. J’ai gagné des ailes, pourquoi ne pas jouer mon rôle ? Participer à un livre illustré pour enfant ? Écrire un répertoire de chanson pour un prochain tour de chant ?

Venir témoigner au-delà du handicap, de la diversité, de la mixité, et vous raconter que tout est possible.

Chacun à notre mesure, RÊVONS.


Je marche, je chante du haut de mes 1,40m, les pieds sur terre, et "Loin du ciel" *.


Son parcours d’artiste, des extraits sonores de ses spectacles : www.josettekalifa.com

« Loin du ciel », son spectacle sera joué au théâtre aux mains nues, en janvier 2018

josettekalifa@gmail.com

By Sandra Blanc Mesnel, Dreamaker

Agence des rêves

sandra@agencedesreves.com

On n'a qu'une vie !

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